1. |
Chaloupe
03:32
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CHALOUPE
Entre le mou, entre le dur
Entre le doux, entre le gras
Il faut réduire la voilure
Qui s’agrandit de chutes en pas
Tu avances et tu te replies
Tu te projettes et tu attends
Que la vie même te déshabille
Mais quel est l’ange et le satan
Chaloupe, chavire pas
Chaloupe, chavire pas
On se sauve des fracas
De l’angoisse à l’effroi
Chaloupe, t’arrête pas
Chavire, chapeau bas
Saisis, dessaisis-toi
Coup pour coup
T’y coupes pas
J’ai manqué pour sûr de raison
Et j’ai souvent manqué de foi
Je suis un homme de saison
Qui défie, délaisse les voies
Attiré dans les précipices
D’une volonté claire-obscure
Bonne intention cache les vices
Je confonds valeurs et nature
Tes clous me fixent, suis-je brutal
Moi à genoux de tes tourments
Je vois en moi cet animal
Qui cherche à réchauffer ton sang
Comment faire sauter les verrous
À coups de pensées éternelles
Je tranche les liens et puis c’est tout
Je le fais pour toi, pour ton ciel
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2. |
Dis-moi
03:40
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DIS-MOI
Dis-moi
Dis-moi ce qu’elle a
Je ne comprends pas
Dis-moi ce qu’elle a
À gueuler comme ça
Il semblait
Il me semblait bien
Qu’elle ne pouvait pas
Rester là sans rien dire
Et sans entrain
Pourtant, il viendra
Le temps des regrets
Car on est toujours
Face à des sommets
On ne voulait pas
En arriver là
La vie qu’on voulait
Être le reflet
Un long fleuve tranquille
Un chemin fragile
Qu’on aimerait poursuivre
Qu’on voudrait vivre
Face
Face à mon destin
Je rêve souvent
À un grand jardin
Où rient les enfants
Il faudra
Il faudra lui dire
J’aime son sourire
Il faudra lui dire
Et rire en secret
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3. |
Instants
03:13
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INSTANTS
Instants fragiles, éternité
Nature gracile à protéger
Éclats futiles, fatale beauté
Hymen, idylle, amène idée
Tout passe si vite
Comme une averse après l’orage
Comme un mirage qui se dissipe
Comme la foudre qui fait rage
On se précipite
Sans effleurer les corps subtils
Sans épouser la tendre argile
Qui foudroie nos cœurs immobiles
Murmures volés d’un doux réveil
Dorures ignées, feux de soleil
Vallons rosés, teintés de ciel
Rayon de pluie, faisceau de miel
Intimement, un tout petit
Infime temps, un rien qui luit
Insaisissable grondement,
Un grain de sable du firmament
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4. |
J'ai des cris
04:02
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J'AI DES CRIS
Y as-tu déjà songé
Comme le cœur est immense
T’a-t-il déjà conquis
De toute sa puissance
C’est pas nous, c’est pas nous
C’est la vie qui nous pousse
C’est pas nous, c’est pas nous
C’est la vie qui nous touche
Pour aller au-delà
Des quotidiens austères
Et réveiller en nous
Ces torrents de lumière
J’ai des cris dans le cœur
J’ai des cris dans le corps
J’ai des cris, j’ai des pleurs
Et je crie encore
J’ai des cris de douleur
Des blessures que j’inflige
D’une nature qui m’oblige
À être maladroit
Je suis un cri de joie
As-tu bien réalisé
L’homme est un univers qui danse
Il y en a des milliards
Qui comme toi, sentent et pensent
C’est pas eux, c’est pas eux
C’est la vie qui les pousse
C’est pas eux, c’est pas eux
C’est la vie qui les touche
Ces miracles d’énergie
D’une mère créatrice
Ces océans de chair
Pour tutoyer la matrice
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5. |
Interlude
01:09
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INTERLUDE
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6. |
Enracine-moi
05:23
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ENRACINE-MOI
Terrassé
D’une stupeur déroutante
Abolies les frontières
De l’enveloppe mortelle
Je suis téléporté
Abyssale est la pente
Propulsé dans les tréfonds
Des entrailles éternelles
Glissant le long d’un rai d’obscurité
Plongé en une assise silencieuse
Je me noie dans l’évidence
Murmurent les pensées
Je le sens, c’est ainsi
La nuit sera précieuse
Enracine-moi, enracine-moi
Happe-moi au plus profond
D’un foudroiement éternel
Enlace-moi et face à soi
Revêts-moi de liberté
Mets fin à ce braquage charnel
Ranime sa langue au serpent
Qu’elle frôle le souffle solaire
Je suis du ciel l’aimant
Illumine ma chair
Tu gèles mes mains, mon cœur
Frêle de sa nudité
Tu souffles sur moi
Que tes rayons m’apaisent
Étais-tu là aussi
Où tu m’as envoyé
Partie de poker menteur
Quand on est à son aise
Tu me saisis, tu me loves
Par une ronde étreinte
Je ne suis que l’offrande
D’une force admirable
Comme un poing qui s’insurge
Un rempart hors d’atteinte
Et qui déploie au loin
Ses rameaux charitables
Elles affleurent de partout
Les bulles cristallines
Je contemple leurs chants
Leur sonance métallique
Je les vois osciller
Les vallons, les collines
Je rentre dans mon pays
L’extase érotique
Ardente elle frémit
Chaude langue de feu
Elle étanche ma soif
Et dissipe mes brumes
Je me sens tendre, téméraire
Un cerf valeureux
Qu’elle flue et reflue
Cette bouillante écume
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7. |
Temps assassin
04:06
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TEMPS ASSASSIN
Le temps est assassin
Le temps est mortifère
Ce temps ne me dit rien
C’est le temps de l’enfer
Le temps c’est de l’argent
M’a fait voir mon grand-père
Il faut payer comptant
Quand on va à la guerre
Tour de passe-passe
Le temps se casse
C’est Kaïros ou Chronos
Le premier tu l’embrasses
Le second te fracasse
C’est Kaïros ou Chronos
Tu clignes des secondes
Tu cours après les heures
Accélère le monde
Troque bonheur contre malheur
Troque bonheur contre malheur
L’engrangement te perd
Conscience boit la tasse
Suffoque, s’éteint la chair
Battue, flanquée de traces
Il y peut si peu l’âge
Tes pairs te mettent les chaînes
Saturé dans ta cage
Tu l’oublies, il t’aliène
Je vais pas te dire quoi faire
Mon ami
Je vais pas te dire quoi faire
Endormi
Mais un peu de lumière
Dans la nuit
Juste un peu de lumière
Et ça suffit
Je vais pas tout mettre par terre
Juste pour deux aiguilles
Il s’emballe l’enfer
Et moi je ralentis
À quoi bon terre et mer
Si je cours aujourd’hui
Parce que tout est éphémère
Si le temps ne se prie
Parce que tout est éphémère
Si le temps ne se prie
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8. |
Du vent
04:03
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DU VENT
J’ai pris tes colères
J’ai pris tes angoisses
J’ai pris
J’ai pris quelques verres
J’ai tiré les as
Pour qui
J’ai tendu les perches
J’ai saisi les haches
La nuit
Je ne sais plus quoi faire
J’attends pour faire taire
Mes cris
Oui, mais je ne sais pas
Et je n’ai jamais su
Je crois
Je suis tellement confus
Que je pourrais te dire
N’importe quoi
Plutôt que de laisser aller
Plutôt que de te taire
Affronte-moi, résiste
Fais face aux courants d’air
Plutôt que l’extinction
Je préfère l’enfer
Où les maux qui me rongent
Me rattachent à ma chair
J’ai saisi en plein vol
J’ai saisi à tout-va
Du vent
J’ai saisi tes ras-le-bol
Pêché tes mots trop bas
Séant
Surmontés les calvaires
J’avais bien trop à faire
J’avais
Des chiffres plein la tête
Des chiffres et des mystères
La paix
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9. |
J'entends rien
03:08
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J'ENTENDS RIEN
J’entends bien, j’entends bien
J’entends tout, j’entends rien
Trop de mots, trop de vide
Trop de flots insipides
Je veux bien, je veux bien
Je vous crois dix sur vingt
Je protège mes arrières
Je profane la Terre
J’entretiens les cimetières
J’entends bien, il n’y a pas
De choses si belles
Que la mort et l’amour
Ne sauraient être éternels
Je vois bien
Face aux sourds eux-mêmes
Mieux vaut être muet
À quoi nous mènent les théorèmes
Pour ébranler les tours de guet
Sûr, tu me dis que les nations
Se respectent par intérêt
Nous réduirais-tu à des rouages
De prospérité
Qu’ont-ils fait pour te glacer
Lacérer tes entrailles
Accumuler, performer
Mettre en musée le monde
Vaille que vaille
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10. |
Pliages en papier
03:31
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PLIAGES EN PAPIER
Il voulait pas être complice
D’une vie trop lisse
Mais pensait des angles de l’amour
Qu’on pouvait en faire le tour
Il avait peur que de ses clics
L’ordre du monde ne se défasse
Mais jamais rien ne tombe à pique
Faut tout remettre à sa place
Tu mesurais l’univers
Mais il ne parle que de toi
Alors pour te rassurer
Pliages en papier
Il semblait t’échapper le monde
Mais tu le provoquais
Tu voulais qu’il fasse sa ronde
T’emprisonner, il te voyait
Il t’a donné ta chance mais toi
Pour l’imprévu t’étais pas prêt
Tu savais pas sauter sans loi
Qu’est-ce qu’il te fallait
Qu’est-ce qu’il te fallait
Casser les murs, tu connais pas
Toi, tu préfères compter les briques
Plus confortable, c’est ce que tu crois
Mais tout ça pour quelle panique
C’est tellement dur de te toucher
Craindrais-tu pour ton cœur, tes tripes
Nos visages sont éclaboussés
C’est le jeu, c’est comme la grippe
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11. |
Le plan
03:43
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LE PLAN
Elle était là, il était tard
Le cœur serré, c’était elle
Fallait y aller, y aller dare-dare
Le temps jouait contre elle
Dix verres de trop, la coupe est pleine
Le passé sèche sa mémoire
Puis les deux minutes de la haine
Quand soudain l’éclat rare
C’était pas le plan, c’était pas le plan
Et surtout pas des balles à blanc
Tu voulais juste disparaître
Mais ce con, ce con, ce traître
C’était quoi ce désespoir
Qui te narguait, qui te gâchait
Ta soirée de soûlard
La berceuse que t’adorait
C’était pas le plan
C’était pas le plan
Et sûrement pas des balles à blanc
Lui bien jeunet, toi dépolie
Il te gênait dans ta folie
Tu le caressais de ton désir
Arrête de vieillir
Il dévisage ton langage
Ne veut que toi dans son délire
Il enrage, rage et rage dans sa cage
Il voit tout ce que tu veux cacher
C’était de toi qu’il la voulait
Il la voulait tant et tant
C’est ta vaillance qui l’ouvrait
Cœur éternel, ton cœur battant
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12. |
Stratagème
03:15
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STRATAGÈME
Fracassé, la douleur
Je bute sur des ombres
Ces masses d’imposteurs
Qui glissent sur le monde
Des canons de sourires
Bon Dieu sans confession
Le vernis de l’empire
Me berce d’illusions
Des soupirs, on se tire
Statique confusion
Stratagème ou pas
Mais surtout pas d’états d’âme
Le chaud cache le froid
Comme aux échecs, la dame
Entre Carthage et moi
Pas de taille au dilemme
J’ai pas le cran du bourreau
J’ai pas le cran, je saigne
J’ai presque tout lâché
Troublé, abandonné
À tort ou à raison
Insoluble horizon
Homme ou bête affaiblie
Je rumine, songeur
Suis-je le manipulé
Ou l’ogre déserteur
Suis-je le manipulé
Ou l’ogre déserteur
Stratagème ou pas
Naufragé, capitaine
Pour seules rames, les bras
Pleurs et sursauts de haine
Vampirisé, sans voix
Exsangue et déchiré
Vulgaire morceau de bois
Sans racines, entaillé
Mais ne me dis pas
Non, ne me le dis pas
Je devinerai bien tout seul
Rien qu’en voyant ma gueule
D’un gamin abusé
De cols blancs qui s’ignorent
Brandissant la fortune
Des âmes coulées dans l’or
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13. |
Regards
04:55
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REGARDS
Il y a dans ces regards
Qui vous transpercent
La persistance d’une tendresse
Une magie pleine de caresses
Qui fait disparaître le temps
Ça tient à pas grand-chose
Un battement
Et vous plongez dans les courants
D’un océan qui vous apaise
Comme une mère berce un enfant
Surgissent des rencontres
Qui vous marquent
Des face-à-face sans crier gare
Des visages dépourvus de fard
Qui vous obligent à vous offrir
Frappés par un imprévisible sort
On se trouble à coups de pourquoi
Pour échapper à ce fracas
D’un parfum qui ne veut s’enfuir
Et puis vous aimeriez
Au moins une fois
Avant que la mort vous emporte
Que l’évidence vous l’apporte
Celle qui vibrera comme vous
Qu’elle soit votre reflet de conscience
Dans l’intimité du silence
Une fusion d’intelligence
|
Joseph ALLIMANN Neuchâtel, Switzerland
Joseph Allimann est chanteur, auteur de chansons, arrangeur et musicien. Il a débuté son activité artistique au sein de différentes compositions, chœurs et ensembles instrumentaux. En 2018, un sursaut de conscience l'a conduit à mettre en oeuvre un premier projet d'album solo, pour partager son univers musical et pour lancer une aventure de concerts. ... more
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